Première pièce de groupe de la prolifique Daina Ashbee, J’ai pleuré avec les chiens (TIME, CREATION, DESTRUCTION 2021) propose une plongée dans des états de corps canins d’une précision à la fois sobre et incisive. Bien loin des possibles tentatives de catégorisation ou des représentations binaires, les corps nus et béants traversés de mélopées opèrent de tentatives de rapprochements en empilements en lignes de fuite – avant de se rompre. Jaillit alors la connexion, dans une poétique de la déflagration et de la transe, alors que les sons produits par les corps engendrent les mouvements, grondements, glapissements, pleurs et appels. Véritables canaux de chair, les interprètes transmettent des myriades d’histoires, incarnant une trame de potentialités où tout peut coexister. Parce que tout y est transitoire, fugitif, et forge une expérience sensorielle où la configuration du sensible façonne un rituel de cohabitation et de décloisonnement. Un travail qui s’inspire de la densité et de la complexité de la structure humaine, explore ses entrailles, ses processus de pensée, son énergie et sa force de vivre.