l'exhumée

L'Exhumée
© OB Médias

COMMISSAIRE : FABIENNE PARISIEN

 

À travers des tableaux plastiques et vivants mêlant vidéo, musique, texte et sculptures, L’Exhumée creuse la dynamique complexe entre résilience et fragilité. L’artiste plasticienne Julie Robinson plonge dans son expérience personnelle pour en exhumer un drame enseveli depuis vingt ans – la rupture d’anévrisme survenue à ses dix-huit ans. En émerge un corps lumineux de paradoxes, à la fois socialement désarticulé et radicalement exalté par sa contrainte. Diplômée en photographie, Robinson développe une pratique autodidacte de sculpture et de peinture. Elle est cofondatrice et coorganisatrice de la biennale XL et de la communauté artistique multidisciplinaire Cercle CréatiC. Elle vit et travaille à Montréal.

phantom stills & vibrations

© Lara Kramer

Des lieux, des corps, trahis, profanés. Des histoires cachées, invisibles, remontent à la surface dans Phantom Stills & Vibrations, une expérience immersive rendant hommage aux victimes de l’ancien pensionnat autochtone Pelican Falls, à Sioux Lookout, en Ontario. Un génocide culturel qui se poursuit, laisse des traces, des cicatrices ouvertes. Inspirée par son retour sur la terre de ses ancêtres, la chorégraphe Lara Kramer imagine une exposition-performance, en collaboration avec Stefan Petersen, rappelant les répercussions de traumatismes transmis de génération en génération.

Une photographie de l’ancien pensionnat reconverti en école secondaire, des sons nordiques et, par moments, une performance minimaliste. Kramer témoigne de l’accablante réalité d’une jeunesse abusée et remet en question les possibilités d’avancer. Comment reconstruire alors que le cycle de la violence se perpétue ? L’exposition éveille, bouscule, invite à méditer. Une œuvre de mémoire pénétrante et essentielle.

Lara Kramer est une chorégraphe et artiste multidisciplinaire ojie-crie. Ses travaux ont été encensés par la critique, y compris Native Girl Syndrome, œuvre traitant et de la victimisation des femmes autochtones et des séquelles laissées par le génocide culturel.

earth. sea. sky. constellations for my relations

Watersong. 2014. Hannah Claus © Robert Dube

Dans cette exposition, Hannah Claus met en relief la relation entre divers éléments qui façonnent notre univers. L’installation « chant pour l’eau », un voile imposant et complexe composé de fils et d’images numériques, reproduit les formes d’onde d’un chant mi’kmaq. Union entre voix, eau et chant, cette œuvre est inspirée par les principes intrinsèques des kahion:ni, ou ceintures wampum, dans lesquelles s’amalgament la mer et le ciel.

Artiste visuelle d’origines anglaise et kanien’kehà:ka (mohawk) habitant Tiohtià:ke (Montréal), Hannah Claus utilise dans ses installations différents processus et matériaux pour aborder les thèmes de la mémoire et de la transformation d’une perspective autochtone.

a paradigm of fusion

Tomoyo Ihaya, "Eyes Water Fire" © ics_inc5Phayul

Deux corpus d’œuvres où les artistes y vont d’un dialogue vivant, empathique et poignant autour des notions d’exil et de protestation tout en remettant en question notre relation avec la culture de production de masse.

Eyes Water Fire
Tomoyo Ihaya (Vancouver)

«Ihaya’s simple yet powerful depictions of candlelight processions, three-stranded rivers, blue lotuses, white yaks, green trees—and portraits of Tibetan Buddhists who have self-immolated in protest of Chinese occupation of their land and repression of their culture.»
STRAIGHT

«The acute and sincere grief in her work, the capacity to feel and convey the suffering of others, cannot leave any viewer unmoved.»
SEMINAR

Dans Eyes Water Fire, Tomoyo Ihaya propose vidéos, installation en techniques mixtes et dessins à petite et grande échelles qui font écho au réconfort qu’elle apporte depuis longtemps aux miséreux réfugiés tibétains installés dans le Nord de l’Inde.

Native du Japon et vivant maintenant à Vancouver, Ihaya possède une maîtrise en beaux-arts (gravure) de l’Université de l’Alberta. Depuis 2005, elle a visité l’Inde plus d’une douzaine de fois et y a noué des amitiés sincères avec plusieurs membres des communautés tibétaines en exil.

 

Bliss Points
Shyra De Souza (Calgary)

«A touch of the macabre with some backbone will be on display (…) Shyra De Souza’s mesmerizing installation (…) Phantom Limb resembles a mythical skeleton, yet is made out of re-configured thrift store finds included trinkets, ceramics and various knickknacks.»
WESTERN WHEEL

Avec Bliss Points, sorte d’épine dorsale où fusionnent de vieux objets restaurés, l’artiste interdisciplinaire Shyra De Souza soumet en quelque sorte le spectateur à sa stratégie d’exacerbation mimétique.

Installée à Calgary, De Souza a présenté ses œuvres en sols canadien, américain et européen. En 2016, le centre Oboro situé à Montréal a présenté Vestigial Manoeuvres, une installation de grande envergure entièrement composée d’objets trouvés dans les boutiques d’occasion locales.

vomiting flowers

Hea R. Kim
Hea R. Kim

Vomiting Flowers est une installation multimédia qui incorpore des pièces bi et tridimensionnelles fabriquées à la main et donnant vie à un environnement à la fois ludique, spéculatif, fantaisiste et familier. Avec Vomiting Flowers, Hea R. Kim cherche à théâtraliser et à repenser la notion de valeur artistique par l’exploration de l’artisanat d’hier, de la production de masse d’aujourd’hui et de l’utilisation potentielle des technologies de demain.

Immigrante canadienne née en Corée, Hea R. Kim est une artiste multidisciplinaire dont la pratique amalgame culture populaire et technologie dans des installations où fantastique et banal se côtoient d’une manière fabuleusement enjouée.

malaginto

Credit: Marigold Santos
Credit: Marigold Santos

Les œuvres de Marigold Santos, qui a émigré des Philippines vers le Canada en 1988, s’appuient sur ses efforts, en tant que jeune femme, à composer avec une nouvelle identité dans un nouvel environnement. Pièce maîtresse de son travail, l’Asuang, sorte de créature vampirique, a le pouvoir de fragmenter les parties de son corps et de les remboîter. L’Asuang de Santos qui apparaît dans ses dessins, céramiques, sculptures et projections ne représente pas une force malveillante; elle incarne plutôt la conscience de soi, la transformation et la liberté individuelle.

Santos s’abandonne à une pratique artistique interdisciplinaire et explore la façon dont l’individualité se fragmente, se disloque puis se réinvente. En 2017, elle a participé à l’Alberta Biennial of Contemporary Art.

le je et le nous / the i and the we

Kirsten Leenaars, New and Definitively Improved, 2016. Video still
Kirsten Leenaars, New and Definitively Improved, 2016. Capture d'image vidéo

Cette exposition présente des vidéos récentes à mi-chemin entre le documentaire et la pratique sociale. Les œuvres explorent une multitude de plates-formes d’expression vocale – entrevues, contes en images, chansons – qui encouragent la force et la créativité. Le je et le nous rend hommage aux travailleurs d’un quartier de Montréal, aux jeunes femmes autochtones, aux préadolescents de Milwaukee, aux femmes au foyer italiennes de petits villages, aux jeunes New-Yorkais en classe d’anglais langue seconde et aux autres groupes qui passent souvent inaperçus ou qu’on ne célèbre que trop rarement.

Avec Le je et le nous, la commissaire Zoë Chan, basée à Vancouver, poursuit continuellement son examen du récit, de l’interprétation et du documentaire par l’intermédiaire de vidéos contemporaines.

to live as an organ within oneself

Nagmeh Sharifi
Nagmeh Sharifi

Cette exposition de l’artiste d’origine irano-canadienne Naghmeh Sharifi combine dessins à l’encre sur papier et éléments sculpturaux. Sharifi aborde les thèmes de l’identité éphémère et de la psychologie du corps vues de l’intérieur, comme un territoire habité, une géographie en soi. Avec différents médias, elle représente le corps dans une multitude d’environnements – interprétations imaginaires des nombreux endroits qu’elle a elle-même habités.

Vivant à Montréal, Sharifi a présenté ses œuvres à Téhéran, Berlin, Toronto, Mexico, Los Angeles et Skopje (Macédoine). En 2015, sa candidature a été retenue dans le cadre de la Résidence Empreintes du Musée des beaux-arts de Montréal. Sharifi a récemment obtenu sa maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia.

birds crossing borders

© Khadija Baker
© Khadija Baker

Pour Khadija Baker, d’origine syrio-kurde, le souvenir réinvente l’identité. Birds Crossing Borders est une installation mêlant audio, vidéo, chutes d’eau et autres effets, servant à façonner un souvenir commun par l’intermédiaire du conte. Baker y partage les récits recueillis auprès de réfugiés, notamment ceux déplacés dans la foulée du conflit qui fait actuellement rage en Syrie.

Depuis son arrivée à Montréal en 2001, Baker utilise sa pratique artistique pour renforcer la compréhension des complexités culturelles issues du fléau de la guerre et des déplacements. Son plus récent travail a été présenté au Dubai International Film Festival (DIFF), à la foire artistique Contemporary Istanbul et au Festival International d’Art Vidéo de Casablanca.

la forêt noire

La fotêt noire, Anna Jane McIntyre
La fotêt noire, Anna Jane McIntyre. Credit: Timothy I. Smith

In La forêt noire, Anna Jane McIntyre offers a multimedia installation examining memory and human nature through an abstract soundscape, shadowy printed forest and surreal hunter’s cabin. Visitors will wander through a dusky environment replete with incomplete tales, hints, secret messages, homages, symbolic crossroads and cultural musings.

Anna Jane McIntyre is an artist with a playful practice that combines storytelling, drawing, sculpture, printmaking, performance and micro-activism.

Her work investigates how people perceive, create and maintain their notions of self through behaviour and usual cues, and is an ever-shifting visual mashup of British, Trinidadian and Canadian cultural traditions.